En 1981, après
son élection à la présidence de la République, François Mitterrand tient ses
promesses. Avec l'aide de Georges Fillioud, ministre de la communication, il
autorise les radios libres à émettre en leur interdisant cependant la
publicité, une trop forte puissance d'émission et la constitution de
réseaux. Les radios pirates deviennent des radios libres.
Cependant, en raison
des particularités propre à la communication par ondes radio, notamment
l'attribution de fréquence, il apparaît très vite nécessaire de mettre en
place une autorité qui puisse répartir les fréquences de manière
indépendante. La loi du 29 juillet 1982 crée la Haute autorité de la
communication audiovisuelle qui est chargée d'attribuer les fréquences et
des garantir l'indépendance des radios qui reste dans le secteur publique
(celles de Radio France).
Afin que les
autorisations d'émettre ne soient pas distribuées arbitrairement et pour
garantir l'éclectisme de l'offre radio, des conditions ont été posées et
chaque demande d'autorisation doit être accompagnée qu'un cahier des charges
qui décrit le type de programmes qui seront émis. Le paysage français de la
radio privée va se former progressivement. Les anciennes radios
périphériques sont conservées à l'exception de Radio Andorre qui périclite.
Dès 1981, de nombreuses radios sont créées souvent par des anciens des
radios pirates.
S'ensuit un véritable
problème de place sur la bande FM : plusieurs radios sont contraintes de
cohabiter sur une même fréquence ce qu'elles acceptent mal surtout quand "le
mariage est bizarre", certaines recourent à la publicité déguisée face aux
problèmes financiers, d'autres utilisent une puissance d'émission trop
forte... et il y a celles qui ne sont pas ou plus autorisées. Les saisies ou
les brouillages sont encore monnaie courante pour les autorités.
En 1984, la
publicité est officiellement autorisée à la radio. Les radios souvent dotés
d'un statut associatif trouvent là une bouffée d'air. Jusque là, elles
peinaient assez souvent à trouver des crédits et vivaient de subventions
publiques ou privées.
Mais les radios doivent
aussi faire à des problèmes techniques ou éditoriaux : moyens d'émission
trop faibles pour être audibles, contenu revendicatif, équipe trop amateur
faute de formation... dans cette cacophonie, certains pensent que la radio
peut faire gagner de l'argent. Ils développent alors des programmes
s'adressant à un large public avec des animateurs plus professionnels et une
sélection musicale lisible. Cette démarche s'éloigne de l'esprit initial des
radios libres mais cela fonctionne assez bien.
Dès lors, le nombre de
radios diminue. Les radios qui ont décidé de devenir des sociétés doivent
rentabiliser. Quelques grosses stations commencent à sortir du lot et les
premiers réseaux se forment comme NRJ dès 1984. A l'époque, il s'agit plutôt
de radios locales regroupées sous le nom d'un même réseau auquel est parfois
rattaché leur propre nom. Les programmes réalisés en local restent
relativement indépendants du point de vue éditorial et musical.
Avec l'arrivée du
satellite, la donne change : les radios locales affiliées à un réseau
doivent désormais diffuser le programme transmis depuis Paris et ne
produisent plus que quelques heures en locale dans le cadre de décrochages.
Le satellite permet la diffusion de la publicité à une plus grande échelle
et facilite la construction d'une identité reconnue nationalement pour les
radios concernées. L'enjeu économique est considérable.
En 1986, la
Haute autorité est remplacée par la CNCL (commission nationale de la
communication et des libertés). Il a en charge de réattribuer toutes les
fréquences en une année mais il n'arrive pas à faire face à cette explosion
de radios. Outre l'énorme retard pris dans cette mission, elle n'arrive pas
à suivre les changements de nom des radios, l'éclosion des fréquences venues
d'on ne sait où, les regroupements de stations et les disparitions... sur
l'ensemble du territoire. Et tout cela se passe sans que de véritables
sanctions soient prononcées.
En 1987, l'offre
radiophonique publique évolue elle aussi avec la création de France Info le
1er juin. Parallèlement, de nombreuses radios locales sont aussi créées par
Radio France, elles seront unifiées en 2000 dans le réseau France Bleu.
En 1989, la CNCL
(commission nationale de la communication et des libertés) devient le CSA
(conseil supérieur de l'audiovisuel). Il crée des CTR (comités techniques
radiophoniques) qui le représentent en région ce qui permet de faire un
grand nettoyage sur une bande FM redevenue sauvage.
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Le CSA met en place
cinq catégories de radios déterminant mes obligations de chacune :
- catégorie A : les
radios associatives de proximité ou communautaires; radios éligibles au fond
de soutien à l'expression radiophonique.
- catégorie B : les
radios locales ou régionales commerciales qui ne sont pas affiliées à un
réseau national.
- catégorie C : les
stations locales ou régionales qui sont affiliées ou abonnées à un réseau
national.
- catégorie D : les
radios diffusant le programme d'un réseau thématique national sans
décrochage régional.
- catégorie E : les
radios généralistes nationales c'est-à-dire Europe 1, RTL et RMC, les trois
stations appelées radios périphériques avant 1982 puisqu'elles émettaient
alors en grande ondes depuis l'étranger
Les radios du service
public ne rentrent pas dans ces catégories.
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En 1991, le CSA
décida d'attribuer une fréquence unique aux radios d'autoroutes affiliées
aux sociétés concessionnaires d'autoroutes. On leur réserve le 107.7 en iso
fréquence.
En février 1994,
la loi Carignon vient assouplir la loi de protection des réseaux. Elle
permet ainsi à un même groupe de couvrir un bassin 150 millions d'auditeurs
potentiels avec l'ensemble de ses radios.
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