1981 : la révolution des radios libres

 

 
   


François Mitterand


Jean-Paul Baudecroux au débuts de NRJ (1981)


Logo de France infos (2000)


Logo de Carbone 14 (Paris)


Studio d'une radio libre de Strasbourg (1981)

Studio de Canal 15
(future Top Music)

 

En 1981, après son élection à la présidence de la République, François Mitterrand tient ses promesses. Avec l'aide de Georges Fillioud, ministre de la communication, il autorise les radios libres à émettre en leur interdisant cependant la publicité, une trop forte puissance d'émission et la constitution de réseaux. Les radios pirates deviennent des radios libres.

Cependant, en raison des particularités propre à la communication par ondes radio, notamment l'attribution de fréquence, il apparaît très vite nécessaire de mettre en place une autorité qui puisse répartir les fréquences de manière indépendante. La loi du 29 juillet 1982 crée la Haute autorité de la communication audiovisuelle qui est chargée d'attribuer les fréquences et des garantir l'indépendance des radios qui reste dans le secteur publique (celles de Radio France).

Afin que les autorisations d'émettre ne soient pas distribuées arbitrairement et pour garantir l'éclectisme de l'offre radio, des conditions ont été posées et chaque demande d'autorisation doit être accompagnée qu'un cahier des charges qui décrit le type de programmes qui seront émis. Le paysage français de la radio privée va se former progressivement. Les anciennes radios périphériques sont conservées à l'exception de Radio Andorre qui périclite. Dès 1981, de nombreuses radios sont créées souvent par des anciens des radios pirates.

S'ensuit un véritable problème de place sur la bande FM : plusieurs radios sont contraintes de cohabiter sur une même fréquence ce qu'elles acceptent mal surtout quand "le mariage est bizarre", certaines recourent à la publicité déguisée face aux problèmes financiers, d'autres utilisent une puissance d'émission trop forte... et il y a celles qui ne sont pas ou plus autorisées. Les saisies ou les brouillages sont encore monnaie courante pour les autorités.

En 1984, la publicité est officiellement autorisée à la radio. Les radios souvent dotés d'un statut associatif trouvent là une bouffée d'air. Jusque là, elles peinaient assez souvent à trouver des crédits et vivaient de subventions publiques ou privées.

Mais les radios doivent aussi faire à des problèmes techniques ou éditoriaux : moyens d'émission trop faibles pour être audibles, contenu revendicatif, équipe trop amateur faute de formation... dans cette cacophonie, certains pensent que la radio peut faire gagner de l'argent. Ils développent alors des programmes s'adressant à un large public avec des animateurs plus professionnels et une sélection musicale lisible. Cette démarche s'éloigne de l'esprit initial des radios libres mais cela fonctionne assez bien.

Dès lors, le nombre de radios diminue. Les radios qui ont décidé de devenir des sociétés doivent rentabiliser. Quelques grosses stations commencent à sortir du lot et les premiers réseaux se forment comme NRJ dès 1984. A l'époque, il s'agit plutôt de radios locales regroupées sous le nom d'un même réseau auquel est parfois rattaché leur propre nom. Les programmes réalisés en local restent relativement indépendants du point de vue éditorial et musical.

Avec l'arrivée du satellite, la donne change : les radios locales affiliées à un réseau doivent désormais diffuser le programme transmis depuis Paris et ne produisent plus que quelques heures en locale dans le cadre de décrochages. Le satellite permet la diffusion de la publicité à une plus grande échelle et facilite la construction d'une identité reconnue nationalement pour les radios concernées. L'enjeu économique est considérable.

En 1986, la Haute autorité est remplacée par la CNCL (commission nationale de la communication et des libertés). Il a en charge de réattribuer toutes les fréquences en une année mais il n'arrive pas à faire face à cette explosion de radios. Outre l'énorme retard pris dans cette mission, elle n'arrive pas à suivre les changements de nom des radios, l'éclosion des fréquences venues d'on ne sait où, les regroupements de stations et les disparitions... sur l'ensemble du territoire. Et tout cela se passe sans que de véritables sanctions soient prononcées.

En 1987, l'offre radiophonique publique évolue elle aussi avec la création de France Info le 1er juin. Parallèlement, de nombreuses radios locales sont aussi créées par Radio France, elles seront unifiées en 2000 dans le réseau France Bleu.

En 1989, la CNCL (commission nationale de la communication et des libertés) devient le CSA (conseil supérieur de l'audiovisuel). Il crée des CTR (comités techniques radiophoniques) qui le représentent en région ce qui permet de faire un grand nettoyage sur une bande FM redevenue sauvage.

 

 

Le CSA met en place cinq catégories de radios déterminant mes obligations de chacune :

- catégorie A : les radios associatives de proximité ou communautaires; radios éligibles au fond de soutien à l'expression radiophonique.

- catégorie B : les radios locales ou régionales commerciales qui ne sont pas affiliées à un réseau national.

- catégorie C : les stations locales ou régionales qui sont affiliées ou abonnées à un réseau national.

- catégorie D : les radios diffusant le programme d'un réseau thématique national sans décrochage régional.

- catégorie E : les radios généralistes nationales c'est-à-dire Europe 1, RTL et RMC, les trois stations appelées radios périphériques avant 1982 puisqu'elles émettaient alors en grande ondes depuis l'étranger

Les radios du service public ne rentrent pas dans ces catégories.

 

 

En 1991, le CSA décida d'attribuer une fréquence unique aux radios d'autoroutes affiliées aux sociétés concessionnaires d'autoroutes. On leur réserve le 107.7 en iso fréquence.

En février 1994, la loi Carignon vient assouplir la loi de protection des réseaux. Elle permet ainsi à un même groupe de couvrir un bassin 150 millions d'auditeurs potentiels avec l'ensemble de ses radios.

 

 

 

 

 

 

 

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