Logo de Radio Luxembourg
et Radio Andorre dans les années 1950
Franck Ténot et Daniel Filippachi sur Europe 1
Logo de RTL
anciennement Radio Luxembourg (1966)
Logo de Sud radio
(fin des années 1960) |
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Les
années 1950, avec le monopole d'État
mis en place après la guerre, marquent l'affrontement des
programmes nationaux et régionaux de la RTF (radio télédiffusion française)
aux radios périphériques. Si ces dernières émettent depuis des pays
frontaliers où sont installés leurs sièges sociaux, les actionnaires, leurs
animateurs et leurs auditeurs sont bien français.
Après guerre, les
français peuvent ainsi écouter trois programmes périphériques : Radio
Luxembourg qui a repris ses émissions depuis Luxembourg, Radio Monte-Carlo
et Radio Andorre. Radio Luxembourg règne en maître sur la radio française
avec des programmes divertissants composés de feuilletons, des jeux, des radio-crochets et des émissions de variété en public. Ses animateurs sont
alors aussi célèbres que des vedettes de cinéma. En face, la radio nationale
tente de relever le niveau avec des débats, des émissions culturelles et de
la musique classique. Mais, à l'exception de Radio Andorre, privées comme
publiques, les radios ont une caractéristiques communes : elles parlent
beaucoup et s'écoutent en famille.
En 1955, la naissance
d'Europe n° 1, qui émet de puis la Sarre, apporte un souffle de renouveau
dans le paysage radiophonique français. Dès ses débuts, la radio anticipe la
concurrence de la télévision encore naissante pour s'adapter au changement
de comportement des auditeurs. La radio prend le contre-pied de Radio
Luxembourg en faisant le choix de s'adresser aux jeunes avec un ton nouveau.
Elle remplace les speakers par des animateurs, réinvente la publicité
radiophonique et développe l'information vivante avec des journalistes en
direct depuis le terrain. La station fait le choix de s'adresser aux
auditeurs comme à des amis et leur raconte l'actualité pour qu'ils aient
l'impression d'être au cœur de l'action. La concurrence ne réagira que
tardivement pas véritablement mais malgré tout, des changements d'habillage
ont lieu dès la fin des années 1950.
Au début des années
1960, Europe 1 domine le monde de la radio en France avec notamment ses
émissions jeunesses comme Salut les copains et la place importante qu'elle
accorde à l'information. La technologie permet désormais une plus grande
mobilité et la radio en profite pour partir à la rencontre de ses auditeurs
et des artistes. Des émissions plus intimistes et plus conviviales voient le
jour. Les émissions de variété perdent du terrain.
1966 marque aussi la
fin des feuilletons radiophoniques. Déjà ringardisés par Europe 1 qui les
parodie, Radio Luxembourg leurs donne le coup de grâce en retirant le sien
de sa grille des programmes. La même année, Radio Luxembourg qui voir son
auditoire vieillir et son image ternir décide de faire sa révolution. Elle
prend le nom de RTL et change tout : la direction, les animateurs, le style,
les programmes. Elle adopte un style proche de celui d'Europe 1 avec presque
10 ans de retard sur sa concurrente. Elle ferme sa filiale Programmes de
France obligeant ainsi les radios périphériques à suivre le mouvement de
modernité et à développer des productions internes.
En 1966, Sud Radio
(anciennement Radio des Vallées) devient la nouvelle radio périphérique de
la France. Elle est lancée pour concurrencer Radio Andorre mais ne fera pas
véritablement preuve d'originalité.
En 1968, RTL et Europe
1 seront au cœur des manifestations avec des reportages en direct de la rue.
L'information qui est désormais le nerf de la guerre entre les deux radios
apparaît plus objective que sur les radios d'État.
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