1921 : les premières radios françaises

 

 
   


Sacha Guitry et Yvonne Printemps sur le Poste de la Tour Eiffel avec le général Ferrié


Anna de Noailles sur Radiola


Reportage de Georges Briquet
du Poste Parisien


Logo de Radio Luxembourg (1933)


 Les speakers de Radio Paris (1930)

 

Après la Première guerre mondiale, avec la paix retrouvée, deux choix s'offrent aux pouvoirs publics : établir un monopole au profit de l'État (ce qui est le cas dans la majorité des pays) ou bien laisser se développer des radios privées. En France, le Gouvernement décide de créer des radios d'État tout en laissant se développer les radios privées. C'est le début de l'épopée radiophonique en France.

Les radios étatiques sont créés par l'armée de terre (comme le Poste de la Tour Eiffel) ou le ministère des PTT (comme PTT Paris lancée en janvier 1923)). Côté privée, les constructeurs de récepteurs font vite un constat : pour vendre des postes, il faut qu'il y ait des émissions à écouter. Ils décident donc de remédier au problème en créant leur propre radio. C'est ainsi que Radiola voit le jour en 1922 puis ce sera Radio LL (rebaptisée plus tard Radio Cité). La presse écrite se lance aussi dans l'aventure avec le Poste Parisien créé par le journal Le Petit Parisien.

En province, de nombreuses radios se créent aussi sous la houlette des PTT ou du privé.

Les radios émettent aussi bien en ondes moyennes, qu'en ondes courtes ou e grandes ondes. Au final, ce manque de maitrise des différentes longueurs d'ondes fait que des radios dites régionales peuvent être écoutées à travers toute la France voire même en Europe. Radio Toulouse se targue d'être audible dans le monde entier compte tenu de sa forte puissance d'émission.

La technologie évolue assez vite au rythme des découvertes des sans filistes (nom que se donnent à l'époque les inventeurs et bricoleurs éclairés travaillant sur la radio).

Les programmes sont quant à eux assez austères que cela soit sur les radios étatiques ou sur les radios privées. On y retrouve les mêmes émissions : des conférences ennuyeuses et des concerts de musique classique souvent réalisés en direct depuis les studios de la radio. Mais en parallèle des artistes et des journalistes apportent une autre dimension à la radio avec des journaux parlés, des reportages sportifs, des jeux, des débats, des feuilletons et les premières publicités radiophoniques.

En 1930, la France compte vingt cinq radios : six à Paris, dix huit en Province et une international (Le Poste Colonial / Paris Mondial). Quatorze d'entre elles sont privées contre onze étatiques. Les radios privées s'organisent au sein de la fédération française des postes privées pour faire face aux menaces que les ministres des PTT qui se succèdent font planer sur elles. En effet, plus aucune autorisation de création de radio privée n'est donnée tandis que la publicité est interdite et l'information très contrôlée. Si l'État autorise finalement la publicité, elle l'encadre de règles très strictes.

En 1933, l'État français renforce sa position dans le paysage radiophonique de l'époque. D'une part, la Radiodiffusion nationale essaye de fédérer les stations régionales au sein d'un ensemble homogènes en mettant notamment en place des émissions communes. Malgré ce mouvement et leurs moyens financiers limités, les stations restent un outil de promotion culturelle important dans les grandes villes. D'autre part, l'État nationalise la plus puissante des radios privées, Radio Paris (nouveau nom de Radiola depuis 1924).

Cette dernière manœuvre va donner naissance à la première radio dite périphérique. En effet, les anciens propriétaires de Radio Paris craignant que le Gouvernement n'interdise toutes la radios privées à terme, obtiennent de l'État luxembourgeois la concession exclusive de la radiodiffusion du Grand Duché. C'est ainsi Radio Luxembourg démarre ses programmes en 1933 à destination de toute l'Europe de l'Ouest grâce à l'émetteur en grandes ondes le plus puissant du monde à l'époque. La radio parle alors en français en anglais et en allemand.

Dans les années 1930, les programmes deviennent plus populaires : les chanteurs de l'époque remplacent progressivement la musique classique, les jeux rencontrent de plus en plus de succès et les feuilletons comme la Famille Duraton passionnent la France.  Radio Cité, Radio Luxembourg, Le Poste Parisien et Radio Toulouse sont les stations les plus écoutées du pays.

A la fin des années 1930, Radio Andorre devient la deuxième radios périphériques du pays.

En juin 1940, l'invasion allemande met fin à cette période de développement et la plupart des radios françaises s'arrêtent d'émettre.

 

 

 

 

 

 

 

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